L’énergie de quinze pagayeurs fonçant sur un lac dans une embarcation canadienne typique est tout simplement renversante. Multipliez ça par neuf couloirs et vous pourrez observer une incroyable démonstration de puissance et de travail en équipe dans l’une des courses favorites des Championnats canadiens de course de vitesse. Quinze pagayeurs, tous sur un genou, insufflent la vie au canoë de guerre pendant qu’ils pagaient avec intensité et synchronisme. La course de canoë de guerre constitue une longue et remarquable histoire au Canada. Notre pays est le seul au monde à courir en canoë de guerre et c’est l’une des principales attractions des clubs.
Une incroyable démonstration de puissance et de travail en équipe
Équipement
Les canoës de guerre en bois ont une beauté singulière. De petites modifications ont été apportées au concept initial pour en augmenter la performance, mais la majorité des embarcations sont demeurées inchangées pendant des décennies. Les canoës de guerre peuvent aussi être faits en fibre de verre ou d’autres matériaux composites qui les rendent plus légers et moins fragiles.
Des pagaies à une pale sont utilisées et sont faites en bois ou de carbone. Ces pagaies sont habituellement plus courtes et plus durables que celles qui sont utilisées par les pagayeurs de C1 ou de C2. La pagaie du barreur est par contre beaucoup plus longue, étant donné la position debout de celui-ci. Une pale légèrement plus importante donne au barreur un meilleur contrôle sur la direction de l’embarcation.
Reliés au canoë de guerre :
Compétition
Une course de canoë de guerre est une véritable démonstration de la fierté d’un club et les pagayeurs se donnent à fond tout le long du parcours. C’est une démonstration encore plus intéressante si vous en faites partie. Comme les autres courses de vitesse, jusqu’à neuf embarcations peuvent s’aligner dans les couloirs et se mesurer sur des distances de 200, 500 et 1 000 mètres. La course de canoë de guerre exige une énergie hors du commun et la ligne d’arrivée est toujours l’endroit où se manifeste la jubilation et l’extrême fatigue.
Nomenclature du canoë de guerre :
Agenouilloir – un coussin placé sous le genou et habituellement confectionné d’une toile remplie de petites parcelles de liège permettant d’adopter la forme du genou.
Barreur – le capitaine de l’embarcation se tient à l’arrière pour la diriger et appeler les mouvements des pagayeurs. Le barreur est également le quinzième pagayeur du canoë de guerre. De plus, le travail et la force du barreur peuvent faire la différence dans une course serrée.
Coup de pagaie de traction – un coup de pagaie de côté par lequel le pagayeur s’étire perpendiculairement à l’embarcation et tire l’eau vers lui. Le coup de pagaie de traction peut être utilisé pour faire tourner l’embarcation dans le sens horaire avec les deux pagayeurs droits avant et les deux pagayeurs gauches arrière. Un coup de pagaie de traction par tous les pagayeurs du même côté permet d’aligner le canoë de guerre dans son couloir, advenant un vent de côté à la ligne de départ.
La « salle des machines » – les pagayeurs les plus gros et les plus puissants sont généralement placés au milieu de l’embarcation, dans la partie la plus large, où ils peuvent fournir plus de puissance. Les deux pagayeurs gauches et droits, occupant les positions quatre et cinq, constituent la « salle des machines » et on compte sur eux pour donner de la puissance à certains moments importants de la course.
Synchronisme – lorsque tous les pagayeurs enfoncent leur pagaie ensemble.
Plat-bord – la partie supérieure du côté de l’embarcation, tout autour du canoë de guerre.
Laisse aller – appel d’arrêt de pagayer et de se tenir au repos.
Un coup à gauche / un coup à droite – le pagayeur occupant l’avant de l’embarcation est appelé à pagayer. Les pagayeurs d’un canoë de guerre sont décalés d’un demi-espace au lieu d’être côte-à-côte. Un pagayeur à gauche ou à droite est choisi en fonction de la position de la pagaie du barreur. Profitant du demi-espace à l’arrière, le barreur a plus de place pour déplacer sa pagaie ou l’immerger dans certains cas.
Pagaies en position – appel pour placer les pagaies en position hors de l’eau et en travers de leur genou.
Pagaies prêtes – appel pour lever la pagaie et être prêt au premier coup.
Rythme à 20 – compte de 20 coups de pagaie puissants pour prendre de la vitesse, tout le monde ensemble.
« Enfourcher » – placer son genou de l’autre côté de l‘axe transversal. Suivant que l’embarcation est tirée par un pagayeur gaucher ou droitier, tous les pagayeurs de gauche ou de droite enfourcheront de façon à ce que tous les membres de l’équipage soient espacés également.
Départ – appel pour commencer à pagayer
Prise en T – extrémité de la pagaie de canoë où la main supérieure est placée.
Axe transversale – Barre de bois qui traverse le bateau juste sous le plat-bord. Ces barres ne sont pas faites pour s’asseoir mais sont plutôt utilisées comme espaceur pour placer l’équipage correctement dans l’embarcation.
Vague – les canoës de guerre génèrent de fortes vagues. Les équipages qui précèdent dans la course peuvent faire dévier d’autres équipages. Lorsqu’une embarcation « frappe la vague », parfois, le barreur peut en prendre avantage en plaçant son embarcation de façon à « chevaucher la vague » et dans des circonstances hors de l’ordinaire peut dépasser le bateau qui précède. Si l’équipage est incapable de prendre de la vitesse et de surmonter la vague, il est déporté, ce qui peut causer des dégâts. Quelques équipages perdent le contrôle, sortent de leur couloir et même chavirent, alors que les équipages plus expérimentés peuvent surmonter la tempête.