Le canotage marathon comprend presque tout, de la course traditionnelle à l’expédition en rivière et le portage dans la nature sauvage jusqu’au format moderne de la compétition au centre-ville, avec les drapeaux de 40 pays flottant sur la tribune. Que vous reproduisiez le courrier en bois utilisé pour le transport des fourrures ou que vous soyez vêtu d’un produit spandex de haute qualité pour parvenir aux succès sur la scène internationnale, le marathon est un pur défi d’endurance et de stratégie sur l’eau.
Endurance, efficacité et courage
Les courses de marathon varient de 10 à 1000 kilomètres pour des courses à plusieurs étapes, et ce, durant plusieurs jours. La plus grande course de marathon au Canada a eu lieu sur la rivière Yukon, suivant le même parcours des mineurs lors de la ruée vers l’or du Klondike. Les compétiteurs doivent consommer de la nourriture et des breuvages durant toute la course pour maintenir un haut degré d’énergie. Plusieurs compétiteurs vont boire à même un boyau et avoir des barres énergétiques attachées à leur équipement pour pouvoir consommer sans s’arrêter.
Les courses ont lieu toute l’année sur les rivières, les lacs, les canaux, les estuaires et même sur la mer. Les pagayeurs font du portage pour contourner les barrages, les écluses, les eaux peu profondes et les rapides. Lors des compétitions sanctionnées par la FIC, le portage est une section plus ou moins aménagée, où les compétiteurs sortent sur un quai ou sur une rampe inclinée et courent plusieurs centaines de mètres le long d’un parcours spécifique et retournent ensuite sur l’eau.
Les pagayeurs élites développent des techniques impressionnantes pour effectuer la transition vers le portage: essentiellement, ils sautent hors de l’embarcation avant que cette dernière arrête. En quelques secondes, ils s’emparent de l’embarcation et partent dans une course rapide. Quelques-uns portent l’embarcation sur leurs épaules, dans leurs mains ou la glisse sur le sol si ce dernier n’est pas trop raboteux. Le retour sur l’eau se fait aussi tout en douceur lorsque les compétiteurs exécutent la mise à l’eau de l’embarcation et sautent dans cette dernière sans ralentir la cadence.
Le portage est un endroit de choix pour les compétiteurs pour se distancer du peloton. Pagayer en groupe est plus efficace car les compétiteurs peuvent surfer la vague d’une autre embarcation, ce qui est avantageux pour sauver de l’énergie. Généralement, les pagayeurs travaillent en groupe et se partagent la première place. La stratégie entre en jeu lorsque les compétiteurs décident d’effectuer un mouvement, de former des alliances ou de travailler avec leur équipe.
Généralement, le dernier droit se termine par un sprint qui est remporté par celui qui est le mieux entraîné, qui a conservé le plus d’énergie et qui a le courage de l’emporter à la fin d’un effort si épuisant.
Équipement
Le style canadien traditionnel est un canoë ouvert pagayé par une ou deux personnes. Dans les canoës C1 et C2, les pagayeurs changent de côté pour assurer une course en douceur, efficace et dans la bonne direction.
Les canoës de marathon sont faits de fibre de carbone, de Kevlar ou de tout autre produit composite léger. Leur forme et leur poids sont différents du canoë récréatif traditionnel, même si quelques-uns font leur apparition dans les courses récréatives. Souvent regardées comme des embarcations professionnelles, elles possèdent un pont partiellement ou complètement couvert de toile et équipées d’écope à la poupe pour se débarrasser de l’eau à l’intérieur. Leur construction lisse favorise plus la vitesse que la stabilité et, lorsque dirigée par un navigateur expérimenté, l’embarcation semble filer sans effort sur l’eau.
Les pagayeurs de canoë marathon en position assise utilisent généralement des pagaies en fibre de carbonne plus petites avec une tige pliée et génèrent un taux de coup de pagaie relativement élevé pour une vitesse et une efficacité maximum.
Dans les compétitions de la FIC, l’équipement est similaire à celui du canotage de vitesse à l’exception que le poids minimum est signativement plus léger à 8 kilogrammes pour les canoës et les kayaks en simple.
Compétition
Les courses de marathon débutent généralement avec un départ en groupe et les embarcations sont alignées très près l’une de l’autre. Plusieurs courses requièrent que le pagayeur de poupe se retienne à la corde ancrée d’un côté ou l’autre de la ligne de départ. Les pagayeurs sont pénalisés ou disqualifiés s’ils sautent le départ. Quelques fois, on fait le départ de la rive, style “Le Mans” où les pagayeurs courent dans l’eau emportant leur embarcation. Les courses traditionnelles se déroulent plus souvent comme une poursuite du point A au point B et sont quelques fois faites par étapes, sur plusieurs jours. Si une embarcation chavire, le pagayeur peut y remonter avec l’aide du bateau de sécurité ou de d’autres équipes et peut continuer la course.
Le parcours international de course comprend généralement des loupes avec un portage pour chaque loupe. Bien qu’aucune limite ne soit spécifiée, les courses de Championnats mondiaux varient de 15 à 30 kilomètres, selon l’âge et la catégorie.
Nomenclature du marathon
Écope – Les embarcations de marathon sont équipées d’une écope qui peut être opérée par le pied du pagayeur de poupe, permettant ainsi de vider l’eau de l’embarcation en mouvement. Les kayaks peuvent être équipés d’une pompe au pied pour la même utilisation.
Pagaie à tige pliée – Le coureur américain, Gene Jensen, a développé la pagaie à tige pliée aux alentours de 1971 dans sa recherche de plus de vitesse pour un canoë, et c’est devenu le standard pour les coureurs de marathon, de l’élite aux catégories récréatives.
Bouteilles et boyaux – Comme plusieurs courses de marathon sont longues et que l’hydratation est importante, les pagayeurs apportent de l’eau qui leur est accessible par un boyau sans l’utilisation des mains. Ils portent des “colliers” ou attachent un boyau à leur chandail ou au VFI avec du velcro de façon à ce que ce soit facilement accessible durant la course.
Proue – L’avant de l’embarcation.
Bouées de virage – Des bouées de virage sont installées lorsque les organisateurs de course requièrent que les pagayeurs effectuent un virage serré; c’est souvent utilisé pour garder les embarcations à la vue des spectateurs, comme la loupe de finition ou pour changer la direction de la course d’une montée à une descente de courant.
Cavitation – Le son qui est produit lorsque la pagaie glisse dans l’eau dû à une piètre lancée (une piètre lancée crée des bulles d’air derrière la pagaie).
Couvert central – Un couvert au-dessus du centre des canoës est utilisé pour repousser les petites vagues, les éclaboussures de pagaie ainsi que l’interférence du vent.
“Coup de l’arbalète” –Coup de pagaie extrême pour faire pivoter brusquement l’embarcation.
Traction – Utilisé comme un coup de pagaie de direction pour aider à manoeuvrer l’embarcation sur l’eau; se fait en tirant l’eau vers l’embarcation.
Chevillière – Le but de l’appui-pied est d’améliorer le confort du pagayeur et de créer une plateforme stable en vue de générer la puissance de la jambe.
Pompe à pied – Un appareil installé sur certaines embarcations qui permet au pagayeur de pomper l’eau de l’embarcation sans s’arrêter.
“Hut!” – Signal verbal utilisé couramment pour le changement de côté dans une épreuve par équipe où les pagaies simples sont utilisées.
La Classique Internationale du canoë – Une des courses internationales des plus compétitives tenue lors de la longue fin de semaine de septembre entre La Tuque et Trois-Rivières, au Québec.
Pale de pagaie – Le style double pales domine lors des courses; la pale standard “teardrop” et la “teardrop” aérodynamique ou “Corbin” (de plus petite surface).
Portage – Le portage consiste à porter l’embarcation sur la terre ferme pour éviter un obstacle sur l’eau. Ceci peut comprendre des rapides, une cascade ou une route. Le portage lors des courses peut se faire à partir d’une plage de sable en pente, une simple descente, un quai ou un talus.
“Post” – Utilisé comme un coup de pagaie de direction pour tirer l’embarcation vers la pagaie.
“Pousser/forcer/balayer” –Coups de pagaie utilisés pour aider à faire tourner l’avant de l’embarcation.
Canoë de course – Un canoë de course standard d’une longueur maximale de 18 pieds et 5 pouces, d’une larger de 27 pouces et de 3 pouces de flottaison.
Jupette –Les embarcations sont faites de façon à pouvoir avoir le pont complètement couvert avec des jupettes qui couvrent les pagayeurs de la poupe et de la proue. Les jupettes sont aussi souvent utilisées sur les kayaks pour se prémunir contre les vagues et les éclaboussures de pagaie.
Sièges coulissants – Pour équilibrer l’embarcation, les sièges du canoë marathon peuvent coulisser vers l’avant ou l’arrière.
Poupe – L’arrière du canoë ou du kayak.
Surfer la vague – Une technique de conservation d’énergie qui consiste à surfer la vague produite par une autre embarcation. Cette pratique peut ou ne peut pas être permise lorsque les embarcations ont des temps de départ différents.