Il n’y a pas de mal à ne pas aller bien – Le parcours de Bret Himmelman en matière de santé mentale

Jan
24
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Posted By: Canoe Kayak Canada

Le fait d’être un athlète est une grande partie de mon identité depuis que j’ai commencé à faire du sport. Quand les gens me demandent ce que je fais, je réponds que je suis un athlète. C’est quelque chose dont j’ai toujours été fier, mais quand on parle de santé mentale, il est important de séparer cette partie de son identité. En tant que personne ayant lutté et luttant encore pour sa santé mentale, il peut être incroyablement difficile de reconnaître mes besoins en matière de santé mentale si je ne fais pas la distinction entre ce dont Bret l’athlète a besoin et ce dont Bret la personne a besoin. En tant qu’athlète de haute performance et dans la poursuite de l’excellence, on nous dit toujours qu’il faut se dépasser, mais comment se dépasser à 100 % si l’on est à 20 % sur le plan mental? D’après mon expérience, la santé mentale a toujours été la chose la plus difficile à récupérer et la plus facile à ignorer. Il y a environ cinq ans, j’ai commencé à parler ouvertement de mes difficultés personnelles en matière de santé mentale, en me disant que si je pouvais aider une seule personne avec mon histoire et mes expériences, cela valait la peine d’être vulnérable. J’ai maintenant vécu près de la moitié de ma vie avec un trouble obsessionnel compulsif et un diagnostic d’anxiété. L’année dernière, j’ai réalisé que les stratégies d’adaptation qui fonctionnaient pour moi quand j’avais 13 ans ne fonctionnent plus de la même manière aujourd’hui.

Tout au long de l’année dernière, je me suis rendu compte que j’étais envahi par l’anxiété et que j’étais rongé par des pensées obsessionnelles. Au début, j’étais capable de refouler cette anxiété et de me dire que je m’en occuperais plus tard, mais elle est devenue envahissante et m’a affectée aussi bien sur l’eau qu’en dehors de l’eau. Quand le fait d’ignorer ma santé mentale a commencé à affecter mes pratiques sur l’eau, j’ai été pris dans un cercle vicieux. Le fait de m’acharner sur ce problème allait à l’encontre de mon entraînement et de mon état d’esprit. Je me répétais que j’étais un athlète et que je devais continuer à avancer pour atteindre mes objectifs. Chaque athlète s’entraîne à un niveau plus élevé quand il est en bonne santé physique, mentale et émotionnelle que s’il ne l’est pas, et bien que je sache cela, j’avais tendance à me mettre des bâtons dans les roues en me disant que tout allait bien alors que ce n’était pas le cas. Après avoir lutté contre cela pendant plus longtemps que nécessaire, j’ai décidé de faire la distinction entre ce dont j’ai besoin en tant que personne et ce dont j’ai besoin en tant qu’athlète. Je suis un athlète orienté vers les objectifs et, cette année, j’ai décidé de donner la priorité à mes objectifs en matière de santé mentale. Je suis certain qu’en travaillant sur ce point, je me rapprocherai de mes objectifs en matière d’entraînement et de course. Comme la santé mentale est propre à chacun, les conseils que je peux donner ne fonctionneront pas forcément pour tout le monde, mais voici quelques conseils que j’ai mis en œuvre et qui ont fonctionné pour moi :

1. Quand la journée d’entraînement est terminée, il faut cesser de penser à l’entraînement. En particulier dans le cadre de camps d’entraînement, le sport peut être accaparant et vivre dans cet état d’esprit 24 heures sur 24 et sept jours sur sept peut rendre les blocs d’entraînement plus épuisants qu’ils ne devraient l’être. Cela m’a permis de me détendre le soir et d’attaquer l’entraînement du lendemain matin avec plus d’énergie.

2. Quand les journées sont plus difficiles à passer, tournez-vous vers une activité préférée.
Qu’il s’agisse de regarder son film préféré, de manger un plat réconfortant ou même de remplacer une pratique par une autre que l’on aime, une simple intervention au milieu d’une semaine difficile peut changer le cours du reste de la semaine.

3. Il n’y a pas de mal à ne pas aller bien. Les camps sont difficiles, ce sport peut être exténuant, et il n’y a aucun moyen de l’éviter complètement. C’est là que j’ai appris à me concentrer sur ce que je peux contrôler plutôt que sur ce que je ne peux pas, car nous ne disposons que d’une quantité limitée d’énergie et d’attention, et la diriger vers ce que nous pouvons influencer est la meilleure utilisation de l’énergie.

La plupart des conseils que j’ai énumérés ci-dessus ne sont pas révolutionnaires, mais si ce que j’ai partagé peut aider une personne, soit à gérer sa propre santé mentale, soit à s’ouvrir, nous créons une conversation sans stigmatisation dont nous pouvons tous tirer des enseignements et nous enrichir. J’espère qu’une centaine d’athlètes de notre sport partageront ce qu’ils font pour soutenir leur santé mentale et que plus nous aurons de conversations ouvertes, plus nous en tirerons profit.

Écrit par : Bret Himmelman